PÉROU
Lima - Départ pour le sud de l'Amérique
Cuzco - Repos forcé
Ollantaytambo - Au marché de Ollantaytambo
Machu Picchu - Au pays Inca
Pisac - Le carnaval
Arequipa - Les couleurs
Le Canyon Colca - Randonnée péruvienne
Puno - L'humeur du lac Titicaca
DÉPART POUR LE SUD DE L'AMÉRIQUE
Janvier 2016
Je suis une très mauvaise préparatrice de voyage. Même si aller acheter un guide marque pour moi encore plus le début de l’aventure que d’acheter un billet d’avion, le lire m’ennuie. Je regarde des blogs et des photos presque pour me sentir moins mal. C’est pas l’envie de partir qui me manque, c’est l’étourdissement devant la tâche de préparer un trajet dans un environnement encore inconnu.
Je vais voir un médecin du voyage pensant que je vais encore me faire dire qu’il faudrait que je sache exactement où je vais pour être prête à combattre toutes les toxicités du monde, mais pas cette fois. Elle regarde mon dossier puis me dit : « bon, tu sais déjà tout ce qu’il y a à savoir, non ? Bois pas l’eau du robinet, protège-toi des moustiques et du soleil. À part de ça, tu as déjà tous les vaccins nécessaires. Wow, tu vas au Pérou ? Chanceuse ! »
Une autre étape difficile : faire des choix. De linge surtout. Ne pas trop en prendre, du qui va pour la plage, la montagne, les tropiques, l’altitude, chaque tee-shirt doit aller avec chaque short/pantalon/chandail/souliers. Je suis assez fière de moi, mais quand on rajoute trousse de toilette, médicaments, lampe frontale, caméra… ça remplit quand même le sac. Je m’en sors pas trop mal : 10,4 kilos et un peu de place pour des souvenirs.
C’est le départ. Je croise à l’aéroport une amie qui part pour le Nunavik. Mettons qu’on n’est pas habillées pareil; Converses contre Sorels. Une vers le sud explorer, l’autre vers le nord réaliser un documentaire.
L’avion décolle. Les turbulences sont de la partie, comme le monde qui débarque aux soirées sans y être invités et plombe l’ambiance. J’avais hâte de survoler l’Amérique dans sa longueur, mais c’est des nuages que je vois surtout, et Cuba ! Un autre pays sur ma liste depuis que j’ai regardé le documentaire Buena Vista Social Club. J’essaie d’entendre les groupes de jazz en passant au-dessus de La Havane, mais les réacteurs de l’avion font trop de bruit.
J’ai un transfert à Panama. J’y suis allée il y a 3 ans et ne pensais pas revoir un jour la longue ligne de paquebots qui attendent leur tour à l’entrée du canal. C’est encore plus impressionnant vu d’en haut. J’ai une impression d’être en terrain familier à l’aéroport. Sentiment qui me revient tout de suite quand mon premier avion a du retard, que mon heure de transfert se transforme en trente minutes, et que le monde, en bons Latins, prend tout son temps pour descendre de l’avion et procéder dans les couloirs. Note à moi-même : ne pas commencer ce voyage par l’agressivité.
J’arrive à Lima vers 19h. Le taxi qui doit m’être envoyé par mon auberge n’est pas là. Je fais plusieurs fois le tour des pancartes remplies de noms, me fais proposer cinquante taxis, mais si je prends un de ceux-là, c’est le forfait touriste assuré. Je ne veux pas d’entrée de jeux brûler mon budget des deux prochains mois, et mon instinct anti-attrappe acquis dans mes précédents voyages revient à la charge. Pourtant, après quarante-cinq minutes à tourner en rond, je commence à redéfinir mes limites, quand j’entends enfin mon nom, puis le vois écrit sur un bout de carton. Une fois mon sac mis dans l’auto, le chauffeur part à la recherche d’autres clients. Faudrait quand même pas gâcher des sièges vides.
Mon auberge est dans le quartier Barranco. Touristique, oui, mais beau et au plus calme qu’on puisse trouver par ici, c’est-à-dire que j’entends presque pas les bruits de la rue quand je mets mes bouchons.
Je n’arrive pas à m’attacher à Lima. Je mets ça sur le compte de la période de transition nécessaire entre l’hiver canadien et la chaleur tropicale. J’attrape un gros coup de soleil dès le matin. Je suis le conseil d’un de mon voisin de chambrée, qui me fait remarquer que ma petite crème solaire boréale n’est pas adéquate pour le soleil équatorial, et je m’en procure une locale, avec un gros chiffre et des mots espagnols qui ont l’air protecteur.
Les plans de mon livre sont inutiles; les rues n’ont pas le bon nom, et ne sont même pas dans le bon sens par rapport à l’océan. Ceux de l’hôtel sont des photocopies de photocopies. Les transports en communs sont bien trop paquetés de gens qui se bousculent, peau en sueur contre peau en sueur, mais qui s’aident quand l’un doit sortir.
Je ne peux pas rester trop longtemps ici de toute façon, parce que j’ai réservé une entrée au Machu Picchu pour dans quelques jours, et qu’avant, je dois aller m’acclimater à l’altitude !
REPOS FORCÉ À CUZCO
Janvier 2016
Il y a deux options pour se rendre à Cuzco depuis Lima : un vol d’une heure et demie, ou un bus de vingt-deux heures. Outre une grande différence de prix qui m’aurait à elle seule aidée à me décider, j’ai envie de voir le paysage défiler devant la fenêtre. Le trajet routier va aussi me permettre de m’acclimater plus doucement à l’altitude (Cuzco est à 4000 mètres au-dessus de la mer). Ça fait longtemps qu’on me parle d’elle, et qu’on me dit de m’en méfier. La médecin du voyage m’a même donné des petites pilules au cas où on ne s’aimerait pas. J’ai peur de la rencontrer, tout en étant impatiente.
Vingt-deux heures ! Moi qui ne passe pas une demi-journée sans aller prendre une marche. C’était sans compter le luxe du véhicule; un bus à deux étages, avec siège inclinable (pas les 5 degrés du bus Montréal-New York, une vrai inclinaison), télé privée et service de boissons et repas. Je m’étais préparé diverses activités pour cet interminable trajet, mais au final je n’ouvre ni mon livre, ni (presque) mon iPod. Quand il fait jour, je regarde le Pérou défiler en goûtant la boisson encore plus célèbre ici que le Coca Cola, le Inca Cola. Une liqueur jaune pipi au goût de bonbon acidulé. On m’avait dit que le premier serait infecte et les autres addictifs. La deuxième étape ne s’est jamais produite. Quand il fait nuit (vers 18h), je regarde des films en espagnol sous-titrés en anglais et oh miracle ! j’arrive à dormir.
Le premier jour, on traverse des déserts ocres, parsemés de bidonvilles, d’immenses poulaillers industriels au bord de l’océan et, parfois, d’une oasis hôtelière verte pour nantis, qui doit probablement drainer toute l’eau potable des environs. En passant devant les petits villages, je pense à Sarah Marquis, l’auteure du livre que je suis en train de lire (« Déserts d’altitude »), dans lequel elle raconte sa traversée des Andes à pied. Elle ne comprend pas ce peuple qui est toujours si bien habillé, coiffé, entretenu, alors que leur notion d’hygiène est bien loin des nôtres. Je vois par la fenêtre des personnes faire une sieste près de poubelles, des enfants jouer dans le caniveau et autres beautés rassurantes.
Quand je me réveille le deuxième jour, c’est devant un décor de montagnes vertes de végétation, où les hommes se sont fait un chemin sans déranger la nature. La nuit a caché la démarcation entre les deux et je regrette de ne pas avoir pu l’observer.
On arrive finalement dans la pluvieuse Cuzco. Elle a des airs de Sapa, au Vietnam; tout est là pour vendre, nous préparer aux expéditions montagneuses. Veux-tu un chandail en laine d’alpaga? Un bracelet? Un bonnet bien chaud? Des femmes se promènent avec leur alpaga de compagnie dans le but nous laisser prendre une photo avec eux … contre quelques sols (monnaie péruvienne). En dehors de ça la ville est charmante et je monte une colline jusqu’au quartier San Blas où on m’a conseillé de me loger. C’est à ce moment que je rencontre l’altitude. Chaque pas devient difficile. Ce n’est pas que je me sens essoufflée, c’est qu’il n’y a pas d’air qui rentre dans mes poumons. Il devrait être là pourtant, les gens autour de moi semblent respirer normalement !
Avant d’arriver, j’avais imaginé la ville comme une villégiature où le monde était ben relax, à boire des cafés en terrasse et lire dans les parcs. En réalité, mon auberge est presque vide, les rues aussi. On est en saison basse et la plupart des backpackers sont regroupés dans le centre-ville dans les «party hostels», alors c’est en solitaire que je lis dans le salon de mon auberge et que je bois des infusions de feuilles de coca en espérant que ça me donne de l’énergie. Il y en a des bacs de partout ! Sur les comptoirs des hôtels, des magasins, des musées. Prends ça petit touriste, ça ira mieux. Je rencontre un étudiant anglais en médecine qui calme mon angoisse à devoir monter au Machu Picchu dans quelques jours. Il me dit qu’il a vu du monde ne plus pouvoir bouger, vomir ou avoir les mains engourdies par le mal des montagnes, puis ça finit par passer. Ok d’abord, j’arrête de me plaindre.
Les deux premiers jours, j’arrive à visiter un peu la ville entre deux siestes et séances lectures. Lors d’une mini promenade, je dépasse le marché recommandé par mon guide pour arriver vers le vrai marché local. Ici je suis la seule à ne pas me faire harceler par les vendeurs. Je ne suis pas une cliente potentielle ni une bête curieuse, juste inintéressante. Ça fait du bien.
Le troisième jour, j’arrive enfin à bouger et me traîne vers les ruines de Sacsayhuaman, à quinze minutes de marche, en montant. Je prends mon temps, respire, prends une pause barre énergétique au quinoa, et puis j’arrive en haut, telle une athlète de haut niveau, avec l’impression d’avoir accompli un exploit.
Le site est beau et donne une vue magnifique sur la ville. Faute d’avoir un expert avec moi, je ne sais pas très bien ce que je vois, mais on sent que les pierres auraient beaucoup d’histoires à raconter. Des histoires dans une langue presque morte, à propos d’une civilisation éteinte.
"Je pense que l’inconnu naît là où se termine la sphère rassurante des repères".
Sarah Marquis « Déserts d’altitude »
OLLANTAYTAMBO ET LE MARCHÉ
Février 2016
Sur le chemin vers le Machu Picchu, je m’arrête à Ollantaytambo pour une nuit, dans une auberge tenue par Kathy, une péruvienne rencontrée à Lima. Quand je lui demande conseil pour un restaurant en arrivant, elle me dit de l’attendre, elle va bientôt aller manger. Bientôt veut dire trente minutes, au bout desquelles nous partons avec Roberto, son ami italien, pour un vingt minutes de bus. Le véhicule ne refuse personne, même quand la capacité maximale semble atteinte. L’ambiance est à la proximité étouffante, mais c’est aussi rassurant de savoir qu’on ne sera pas laissé au bord du chemin. Kathy me parle de son parcours de femme d’affaire qui n’est pas évident dans ce pays. Elle vit dans une mini chambre de son auberge, avec des VHS et des livres des murs au plafond, mais elle est productive et indépendante et elle en est très fière.
Au bout du trajet, il y a Urubamba, une petite ville aux routes de terre, où Kathy et Roberto me font rentrer dans un restaurant. Elle commande pour moi de la truite fraîchement pêchée de la rivière brun foncé d’à côté. C’est étonnement très bon. Je les suis ensuite dans un café pour un dessert.
Puisqu’on est là, autant faire le marché. On est dans la capitale de la région et les produits sont moins chers, la ville étant la première étape de leur transport. Le marché, je pense, devait à l’origine être concentré dans un immense hangar, mais a fini par se propager de partout dans les rues avoisinantes, comme une rivière qui déborde et se crée des chemins dans la terre. Il y a un mélange de très beaux produits et de déchets au sol. Les quantités sont trois fois supérieures aux plus gros marchés que je connais. On y trouve des bacs d’olives presque aussi hauts que moi, des tables entières de fruits et légumes, des bacs colossaux de farine et autres produits secs.
À côté, une table avec une carcasse d’animal (que j’ai du mal à identifier sans sa peau) et un énorme couteau à disposition. Une femme, avec son bébé attaché dans le dos par un tissu, en coupe quelques côtes, pour le repas du soir.
Une autre femme assise à terre a tout un étalage de fleurs sur sa jupe étalée au sol. Il n’y a aucune logique dans l’emplacement des vendeurs, mais Kathy sait exactement où elle va. Elle laisse ses sacs dans un coin au fur et à mesure qu’elle les remplis et revient les chercher à la fin. Le monde s’y retrouve, moi j’arrive à peine à identifier quelques-unes des centaines d’odeurs qui arrivent jusqu’à mes narines. Je suis au milieu d’un tourbillon humain aux couleurs folles, aux longs cheveux noir de jais, aux chapeaux haut de forme, aux habits exotiques et aux voix fortes. Les enfants jouent dans les eaux usées (ils peuvent bien avoir un excellent système immunitaire), une femme pisse dans un ziploc au milieu des pommes de terre, je suis fascinée.
Roberto achète de quoi cuisiner des plats italiens pour le restaurant de l’auberge. Il achète du basilique à grandeur pour une sauce pesto et cherche de la viande de veau. Kathy s’indigne qu’il mange des bébés animaux. La végétarienne que je suis est d’accord avec elle, mais l’ironie est assez belle, quand on sait qu’un des plats traditionnels du Pérou est le cochon d’inde en broche. On peut voir partout dans le pays des élevages de ces petites bêtes, accompagnés de gros barbecues...
De retour à l’auberge, je vais faire une pause sur le toit-terrasse et observe le paysage. Je ne connaissais pas encore les montagnes de haute altitude. C’est assez désertique. J’imagine que le manque d’air ne plaît pas à la végétation, mais elle a l’air de ne pas s’avouer vaincue si vite et recouvre le sol d’une légère mousse. Je me trouve dans une cuvette au milieu des Andes et j’aime assez être là!
Le soir, je parle avec du monde qui revient des fameuses ruines incas. Ils sont montés jusqu’en haut, ont patienté dans la brume et la pluie, puis sont redescendus par dépit sans avoir vu grand chose. C’est là que j’apprends que c’est la saison basse pour une bonne raison, madame météo n’est pas à son meilleur en ce temps-ci de l’année. C’est pas très encourageant, mais j’ai déjà mon billet d’entrée, et au pire, j’aurai fait une petite randonnée sur la Cordillière.
AU PAYS INCA
Février 2016
L’accès au Machu Picchu est plus compliqué que ce que je pensais. Le site a beau être en tête de toutes les listes des merveilles, le toit du monde se mérite.
Je laisse le plus gros de mes affaires à Ollantaytambo et pars avec uniquement un petit sac à dos. Un bus m’amène Hidroelectrica (oui, c’est un nom de village) en un quatre heures à vitesse folle, sur une route de montagne étroite et sinueuse au bord de falaises. Au moment où je me flatte de mon expérience de trajets fous qui m’a immunisée contre le mal de la route, la femme assise derrière moi vomit son déjeuner, très vite suivie de ma voisine. Ça met un froid à l’excitation de la journée. Je leur dois un gros remerciement, car elles ont fait ça comme des professionnelles, sans trop de bruit et dans des sacs en plastique! Je passe tout le reste du trajet concentrée sur la route, à me demander pourquoi je n’ai pas prévu, moi aussi, de réceptacle, et à avoir de l’admiration pour ces femmes qui ont passé des heures à l’agonie, un sac plein de vomi à la main.
Arrivée à Hidroelectrica, j’essaie de comprendre où aller. Je sais que j’ai deux options : prendre le train, qui a l’air merveilleux mais dispendieux, ou marcher deux heures le long de la voie ferrée jusqu’à Aguas Calientes. Ce sera l’option 2. Mon groupe et moi nous mettons à suivre la centaine de gringos, qui ont l’air aussi perdus que nous, le long des rails. Je rencontre Hetty, une anglaise, et Robin, un canadien d’Alberta. On fait connaissance sur la route de grosses roches, au pied des montagnes de la vallée sacrée et le long du fleuve Urubamba, dont le débit lui confère une violence impressionnante. On s’estiment vraiment chanceux car, bien que le soleil ne se montre pas, le temps est dégagé et on peut profiter du paysage. D’après les marcheurs des jours précédents, il était complètement perdu dans la brume.
Aguas Calientes est une toute petite ville qui sert uniquement de base à la montagne. On se partage une chambre avec Hetty et Robin. Ils ont réservé un forfait entrée/guide pour demain, tandis que j’ai juste acheté une entrée pour le site avec en bonus, l’accès à Huayna Picchu, une montagne en face du Machu Picchu, pour 7h. Je n’arrive pas à savoir si les deux ont la même entrée et s’il est possible de tout voir en une journée. On me dit seulement que ça va être physiquement difficile. Chouette.
3h45. Mon alarme sonne, atténuée par le son de la pluie battante à l’extérieur. Mon premier sentiment que je partage avec mes camarades est “fuck Machu Picchu”. Je n’ai jamais été très attirée par ce site, mais je ne pouvais pas aller au Pérou et ne pas y aller. Quoique... Mais je suis là et ai déjà payé mon entrée, alors je me traîne hors de mon lit pour affronter la pluie et la montagne.
Quand on sort, il ne fait plus que pleuvioter et il fait bon, ça remonte le moral. Plutôt que de prendre le bus, on a décidé d’accéder au site à pied, c’est à dire de monter 2000 marches incas (de hauteur non réglementaire et abîmées), et on se joint à une grande ligne de fourmis humaine. On fait des pauses, on s’encourage, et c’est dans un lever de soleil magiquement brumeux qu’on arrive à l’entrée, un peu avant son ouverture à 6h. Je suis tentée de m’incruster dans la visite guidée de mes compagnons, mais décide d’honorer ma réservation pour le Huyana Picchu. Pour y aller, je dois traverser tout le site, me retrouvant par moments complètement seule dans de ces ruines mystiques. C’est une expérience incroyable ! Je suis seule avec Pichu et les montagnes dans les nuages. C’est silencieux, j’entends presque les pierres me raconter des légendes.
On est quelques courageux au départ du sentier pour l’autre sommet. Des marches, encore des marches, mais tantôt dans la brume, tantôt dans cette immensité ondulée verte. Le chemin est parfois étroit et au bord d’un précipice. Je comprends pourquoi les organisateurs se réservent le droit de fermer le site sans préavis en cas de mauvais temps, et pourquoi on doit signer un registre à l’entrée, et à la sortie.
Une heure de marche nous amène à un rocher à 2720 mètres d’altitude, sur lequel on voit un panoramique exceptionnel. On s’y assoit et observe la danse des nuages. Un des visiteurs ne peut s’empêcher de crier “Machu Picchu!” dès qu’on peut l’apercevoir entre deux brumes. Tout mon pessimisme et ma fatigue s’envolent sur ce sommet. On est encore peu nombreux et pendant que certains font du yoga ou de la méditation, je reste assise et observe la nature.
Quand le sommet devient trop plein de bâtons de selfie et de leurs propriétaires pressés de prendre une photo et de partir, je décide qu’il est temps de redescendre. Je pensais aller voir les ruines tout de suite, mais je suis réveillée maintenant et préfère faire un détour et aller les voir les grottes, comme l’indique un panneau. ça m’inquiète un peu d’y aller seule, au cas où je glisserais, quand j’aperçois un couple qui observe ledit panneau. Ce sont Craig et Julia, de Floride, et il acceptent que je me joigne à eux. La ballade, c’est encore plus des marches qui nous amènent vers une petite grotte qui a servi de temple il y a bien longtemps. On est un peu déçus, mais en montagne, rien n’est perdu. C’est beau et c’est suffisant.
De retour sur le site. Craig et Julia me proposent de faire une petite pause à leur hôtel, qui est face de l’entrée. Ils doivent avoir eu pitié de mon histoire (des heures de bus, de marche à pied et à monter) alors qu’ils sont venus directement de Floride en deux avions et un train. Après un bon breuvage frais sur leur terrasse, ils vident leur frigidaire de tous les sacs de chips, barres de céréales et sodas dans mon sac à dos. Je les laisse à leur sieste et retourne aux ruines pour essayer de m’attacher à un groupe pour bénéficier d’une guide. Aucun succès. Il est 11h et j’ai l’impression d’avoir marché pendant trois jours ! Je me rends compte que le matin est pour les groupes de jeunes, un guide pour 20 ou 30 personnes. L’après-midi, quand ces derniers vont se prélasser dans les sources d’eau chaude à Aguas Calientes ou retournent à Cuzco, les vrais adultes et retraités envahissent le site à coups de tours privés. Tant pis, je vais explorer à mon rythme.
J’erre deux heures dans ces merveilleuses ruines, attrapant des bribes d’information de temps en temps. Même sans tout comprendre, je suis très impressionnée. Ce que je retiens est que le Machu Picchu s’élève à 2400 mètres. Il a été construit autour de l’an 1440 par l’empereur Pachacùtec et comptait entre 300 et 1000 habitants. Il y a une zone pour les habitants nobles, une pour les cultures sur terrasses, et des lieux religieux. Les murs ont des espaces plus fins que d’autres selon leur importance d’appui, pour limiter la quantité de pierres à montrer jusqu’ici, et le système d’irrigation est très étudié. La ville a commencé à se vider vers 1531 à cause de la guerre civile inca, puis de l’arrivée des espagnols à Cuzco. Elle a été par la suite citée plusieurs fois au cours de l’histoire, mais c’est l’américain Hiram Bingham qui l’a dévoilée au public en 1911.
Pour redescendre, je boude le bus que je m’étais promis en récompense et préfère prendre les marches pour vivre l’expérience jusqu’au bout. À mi-chemin, mes genoux me lâchent et c’est comme une petite vieille que je lutte, marche après marche, tandis que tous les jeunes insolents me dépassent au pas de course…
Merci Picchu. J’avais pas tant envie de me promener aujourd’hui, mais je finis la journée avec une promesse de beaux rêves.
LE CARNAVAL DE PISAC
Février 2016
À mon retour, Ollantaytambo a étrangement pris des airs de l’Italie. Roberto, l’ami de Kathy, qui tient l’auberge, a cuisiné des pâtes à la sauce pesto, qu’il me fait accompagner de limoncello maison, sur une trame sonore de musique italienne. C’est à mon tour de donner des conseils aux visiteurs qui se préparent à aller dire bonjour à Picchu.
Le lendemain, Kathy me dit que son amie et sa fille en visite veulent aussi aller voir les salinas de Moras à 30 kilomètres (un ruisseau saturé en chlorure de sodium qui approvisionne la région en sel) et qu’on pourra partager un taxi. J’ai juste à attendre qu’elles soient prêtent… Assez vite je me rends compte que j’ai le temps, vraiment le temps de faire d’autres choses. Comme d’aller voir les ruines de la ville, qui sont surprenantes, même après mon expérience des derniers jours dans la cité perdue.
À mon retour, il y a eu un changement d’idée; elles ne vont plus à Moras, mais à Pisac pour y voir le marché. C’est donc là que nous nallons, en s’arrêtant en chemin pour acheter du cochon d’inde en broche. Après avoir décliné de très nombreuses fois l’offre de Kathy d’y goûter (elle refuse la notion de végétarisme), je cède pour la faire taire et goûte un mini morceau. C’est moins désagréable que j’aurais cru, mais je fais quand même vite passer le goût avec leur maïs aux grains géants qui ressemble à de la pomme de terre. Quand l’amie de Kathy a fini son plat, elle prend le volant pour laisser le chauffeur du taxi attaquer le sien. Personne n’est laissé pour compte.
Premier arrêt : les ruines de Pisac qui laissent voir toute la vallée. C’est magnifique. Elles sont constituées de terrasses agricoles (qui permettent, comme au Machu Picchu, de cultiver de la nourriture dans les reliefs pentus) et de constructions religieuses et militaires. On pense que la cité défendait l’entrée sud de la Vallée Sacrée.
Le marché, un peu comme celui de Urubamba, s’étale dans les rues de la ville, mais en moins chaotique. Des caniveaux en forme de serpent évacuent l’eau de pluie. Je goûte les meilleurs beignets du monde, recouverts de sirop de miel. Les étalages de fruits et légumes sont aussi nombreux que ceux de tissus aux dessins racontant toute l’histoire du pays, aux mille couleurs.
On va s’asseoir au balcon d’un café, donnant sur la place des armes. Oh surprise, c’est jour de carnaval ! On observe danseurs et musiciens faire leur spectacle, entourés de jeunes et de moins jeunes en furie se jeter des ballons d’eau et s’asperger de mousse à raser. C’est fascinant ! Les artistes sont en tenues traditionnelles de plumes et feuillage. Autour d’eux, des gradins de fortune sur lesquels le public grimpe par tous les côtés. C’est une lutte à celui qui fera le plus de victimes avec ses bombes à eau. Le monde ne plaisante pas avec l’amusement ici.
Quand on quitte le café, Kathy et son ami nous font passer par des petites rues pour éviter les festivités et ne pas se salir, quand tout d’un coup mes yeux se couvrent de mousse. Je ne vois plus rien, j’entends juste des éclaboussures et des rires et comprends que tout un groupe nous a pris pour cible. On n’échappe pas à la joie carnavalesque péruvienne. Je passe le reste de l’après-midi le cheveux collant, comme toute la ville.
LES COULEURS D'AREQUIPA
Février 2016
Mon plan était d’aller à Puno voir le lac Titicaca, puis de descendre le Pérou jusqu’au Chili, d’où je passerais la frontière bolivienne juste le temps de voir le désert d’Uyuni. J’ai très envie de voir la Bolivie, mais je ne suis pas sûre que ce soit un pays très sécuritaire. Kathy me convainc du contraire. Elle me conseille d’aller visiter le sud du pays, puis de remonter au lac, y traverser la frontière puis descendre la Bolivie jusqu’au désert. C’est pour cela que je retourne à Cuzco pour y prendre un bus de nuit pour Arequipa.
À la gare, il y a beaucoup de compagnies de bus, plus ou moins réputées. Je me fais avoir par un logo mal placé et, au lieu d’acheter un billet à une agence qu’on m’avait recommandé, en achète un à une autre inconnue. C’est pour ça que c’était moins cher que prévu ! Le bus a un aspect douteux et sent l’urine (odeur qui finalement est celui d’un désinfectant très utilisé au pays). Je suis la seule touriste et je comprends pourquoi. Je passe la nuit à essayer de lutter contre l’odeur et à penser aux avertissements contre les vols dans ce genre de compagnie. Le bus s’arrête tellement de fois que je me prépare à l’éventualité de ne plus retrouver mon sac à l’arrivée. J’essaie de retenir mon envie d’aller à la salle de bain, par peur que l’odeur y soit encore bien pire. Au moment où je vais devoir abdiquer, on entre en gare, et presque à l’heure ! Délivrance !! Mon sac est là, la ville est accueillante, l’auberge qu’on m’avait recommandée est superbe, je me suis encore inquiétée pour rien.
La ville est calme et colorée. Je visite encore les marchés dont je ne me lasse pas. Quand j’essaie d’y acheter un avocat la vendeuse me demande quand est-ce que je compte le manger. J’utilise mes quelques mots d’espagnol pour lui expliquer que c’est pour le soir même. Elle me reprend mon avocat des mains avec un signe de tête réprobateur, puis m’en tend un autre sur le point de fondre entre mes doigts. Ce sera le plus succulent que j’ai jamais mangé.
À mon auberge, je rencontre Sun et Maggie avec qui je vais visiter le couvent de Santa Catalina. Il a été construit en 1579 et accueillait jusqu’à 450 religieuses jusque dans les années 1970. Aujourd’hui, 40 y résident encore. C’est comme un petit village, aux couleurs bleu azur et orange profond, rempli de fleurs aux bonnes odeurs. On y passe deux heures jusqu’au coucher de soleil, moment où des feux de bois sont allumés dans les fours des différentes cuisines. Il règne dans cet endroit une sérénité et une chaleur qui donnerait envie d’y faire une retraite de quelques jours.
Je discute avec un chilien des avertissements constants de risques de tsunami dans son pays. Il me dit “on en a tout le temps ! Mais c’est pas comme dans les films, c’est plus petit. Si tu vois une grande vague arriver, cours, réfugie toi en hauteur et filme, parce que c’est beau.” Il m’a aussi parlé des tremblements de terre de magnitude 8 comme d’une formidable expérience de connexion avec la Terre... Ou pas.
RANDONNÉE PÉRUVIENNE
LE CANYON COLCA
Février 2016
Je pars pour trois jours de randonnée dans le canyon de Colca. Il est écrit partout que c’est le deuxième plus grand canyon du monde. L’aventure commence par un départ à 3h du matin en bus, rempli uniquement de péruviens, et de moi. J’apprends plus tard qu’ils vont à une convention de guides de montagne ! J’ai un peu peur de passer trois jours en solitaire, mais on ramasse finalement d’autres non locaux en chemin. Après un arrêt déjeuner, un rassemblement de bus nous emmènent sur un plateau, où on est, semble-t-il, aléatoirement divisés en groupes. Le mien est composé d’un couple chilien, deux françaises, une belge, une anglaise, une canadienne d’Alberta et de notre guide Juanito.
On commence notre descente dans le canyon, survolé par des condors immenses qui nous émerveillent. Je suis un peu perplexe par la sécheresse du lieu, mais se retrouver entre deux chaînes de montagnes séparées par un fleuve puissant est stimulant est envoûtant. Cependant, mes genoux se souviennent vite du Machu Picchu…
La terre est aride, presque rien ne pousse sur la partie où nous nous trouvons, à part des cactus, alors que l’autre côté de la rivière est assez vert, avec même quelques palmiers. Juanito nous explique que seulement certaines zones sont irriguées par les hommes. Le système est compliqué et il faut choisir ses batailles. Ces montagnes sont immenses ! On n’entend que le bruit de la rivière et de nos pas sur les cailloux. On ne voit que ces monstres rocheux à perte de vue, certains avec un chapeau de neige. Après trois heures de marche, on s’arrête manger dans une auberge dépourvue de certains de ses murs, et apprenons que c’est là que nous allons passer la nuit. C’est rudimentaire, absolument rien à y faire, c’est parfait.
Même si le cliché du français agaçant m’horripile, deux beaux exemples sont avec nous. Elle vont se plaindre de tout : confort, nourriture, l’effort physique, et en plus de les trouver énervantes, je vais leur en vouloir personnellement de conforter le monde dans le cliché du français content de rien. C’est donc dans leur nature craintive qu’elles ne vont manger que les biscuits qu’elles transportent dans leur sac. Pourtant, tous nos plats vont être délicieux. Elle regardent chaque assiette avec la frayeur de la tourista. On essaie de leur expliquer que nous nous trouvons dans une zone reculée, où tout est acheminé à dos d’âne par manque de route et qu’il est donc dans l’intérêt de nos hôtes de nous garder en santé, rien ne combat certains préjugés. Malgré ça, on passe tous ensemble l’après-midi à faire connaissance, certains traduisant l’anglais, le français ou l’espagnol pour les autres. On profite de la vue. Quand le soleil se couche et qu’on arrive au bout de nos divertissements à la lampe frontale, on va se coucher, au milieu des montagnes.
Au matin, la cuisinière essaie de rencontrer nos habitudes alimentaires en nous préparant des crêpes très réussies. C’était sans savoir que nos deux françaises sont bretonnes et que ce serait renier leurs origines que de féliciter ce qui se trouve dans leur assiette. J’ai honte. Sur ce, on repart pour un autre trois heures de marche, sur un terrain assez plat cette fois. Le rythme est vraiment plus tranquille que ce que je pensais, mais c’est aussi bien, ça laisse le temps de profiter de l’endroit. Notre guide nous fait miroiter un “oasis” dans lequel se trouve notre prochain “hôtel”. En chemin, on rencontre quelques stands insolites de bouteilles d’eau et friandises auxquels il nous est fortement conseillé de faire une pause. C’est un peu téléphoné, mais rappelons-nous qu’en dehors des fruits de cactus qui poussent sur place, les ânes travaillent durs ici, alors on fait honneur.
L’oasis est un terrain fleuri et vert au milieu du désert, avec piscine. Mais ça reste une auberge de fortune. Ça nous fait bien rire, sauf les françaises qui se décomposent en arrivant. Elles s’étaient imaginé un vrai palace. On prend une douche salutaire (le jet d’eau froide de notre location de la veille donnait pas tant envie) et on saute dans la piscine. L’air n’est pas si chaud mais le panorama rattrape tout.
Je commence l’après-midi à lire sur un rocher chauffé par le soleil, face à l’immensité de la nature, jusqu’à ce que je repère un espace plat, assez grand pour m’y allonger et faire une sieste. Je tombe dans un délicieux sommeil quand des gouttes froides venues du ciel me réveillent. Tant pis, je vais finir ma sieste dans ma chambre.
Le dernier jour, c’est à la lampe frontale que commence l’ascension vers le sommet un peu avant les premiers rayons de soleil. On éclaire parfois par mégarde des mulets et chevaux égarés. La montée est rude, mais le lever de soleil fantastique. Je commence le trajet avec mon groupe, mais finis par les semer et me retrouve toute seule avec la montagne, mon amour, en m’arrêtant de temps en temps pour observer. Sans crier gare, les françaises me dépassent à dos de mulets. Le spectacle est tordant. Juanito a été tanné de leurs jérémiades et leur a donné deux options : marcher plus vite ou louer des mulets. On les a tous remerciées d’avoir choisi l’option animalière, même si elles n’ont pas aimé le transport inconfortable et malodorant.
Au sommet, on retrouve un autre groupe. On va tous déjeuner ensemble, et avec Sarah la canadienne et Alicia l’anglaise, on commence à parler d’un éventuel périple en Patagonie. Les deux françaises nous regardent avec de grands yeux ronds, “vous voulez encore marcher ??!!” pendant qu’elles boudent le buffet d’oeufs, patates et fèves, car qui a envie de ça au petit matin ? Il a beau être 9h, ça fait 4 heures que je marche fille, j’ai faim.
Sur le chemin du retour, on nous arrête dans ce que notre guide appelle des sources chaudes. C’est en fait un genre de piscine municipale au milieu de rien. On est quelques uns à y aller, quitte à être là. La baignade fait du bien, l’eau est relaxante.
PUNO
L'HUMEUR DU LAC TITICACA
Février 2016
Kathy, la propriétaire de l’auberge d’Ollantaytambo, m’avait dit que le meilleur (ou le plus beau) moyen d’aller en Bolivie depuis le Pérou, c’est par le lac Titicaca. C’est pourquoi je me rends à Puno avec Sarah, ma nouvelle amie Albertaine, au bord du lac navigable le plus élevé au monde.
De son altitude de 3812 mètres, Puno est injustement mal aimée. Elle est simplement moins portée sur le tourisme qu’Arequipa ou Cuzco. On s’y sent moins achalé, et c’est reposant. J’y ai un peu plus l’impression de rencontrer le Pérou dans son quotidien.
La ville n’en est pas pour autant dépourvue d’attractions. Sarah et moi embarquons sur une croisière jusqu’aux îles flottantes Uros. Ces amas de terre recouverts de totora, le roseau local, sont ancrés aux bas-fonds pour ne pas dériver à l’infini. Les Uros sont un peuple autrefois bien distincts des Quechuas et Aymaras. Avec le temps, leur langue et traditions se sont vraiment confondus avec les Aymaras.
L’île sur laquelle on s’arrête comporte seize habitants, et le président lui-même nous explique, à l’aide d’une maquette, comment les îles sont fabriquées. Ils vivent principalement de la pêche et des visiteurs. Les femmes interprètent danses et chants, avec autant d’entrain qu’un enfant obligé à montrer ses talents au piano aux invités. Le guide nous attire vers une virée en bateau à rames qui s’avère, une fois tous à bord, ne pas être inclus dans le prix de l’expédition. Puis une femme nous invite généreusement à visiter l’intérieur de sa hutte. Toutes les habitations et mobilier sont construits en roseaux. Dans celle-ci il n’y a pas de lit, mais une télé. Notre hôte nous demande notre âge, et si on est mariées. Vient alors le regard à la fois incrédule et outré dont nous sommes habituées. D’une manière générale, ne pas être mariée et, de plus, voyager seule à plus de 25 ans signifie pour beaucoup de cultures qu’on a une vie de débauche. Malgré tout, cette femme a une mission, et elle nous sort, l’air de rien, tout son artisanat; fait sur place, bien sûr. Le fait que tous ses articles ressemblent exactement à d’autres vus à Puno est une pure coïncidence, et le mentionner est à la limite de l’insulte, ainsi que de regarder le stand du voisin pendant qu’on nous parle. En sortant de la hutte après quelques minutes, on remarque que tous les habitants ont installé leurs magasins mobiles sur le sol de paille. J’achète quand même un tableau brodé que j’avais repéré en ville. Accroché maintenant dans mon appartement, il me rappelle à chaque fois la douceur du lac Titicaca.
La croisière se poursuit vers l’île Taquile, de 2200 habitants. Elle est magnifique, vallonnée et couverte de fleurs. On y mange la traditionnelle truite accompagnée de riz, pendant qu’un musicien nous interprète des chansons locales, non incluses dans le prix encore une fois.
Les chemins pentus me rappellent que je suis en haute altitude, mais ça me force à prendre mon temps, c’est aussi bien. La vue sur le lac est magnifique. Large comme une mer, ses couleurs changeantes à vue d’oeil passent du bleu presque turquoise au gris foncé selon son humeur. Le ciel aussi à du mal à se décider.
Merci Kathy de m’avoir conseillé cet endroit. Ici on se sent dans un lieu particulier, unique au monde. Je peux le cocher de ma liste avant même de l’y avoir inscrit.